About the project

Fundy National Park is a one of a kind treasure located on the shores of the world’s highest tides, and populated by gorgeous dense forest, hiking trails, and wildlife. For many, Fundy National Park is a special place where memories are made and stored throughout its diverse landscape. Tides reaching up the coast of the Bay of Fundy are the highest in the world, shifting a massive 15 metres (50’) of water into the shoreline before draining back into the wild Atlantic Ocean twice every day. This massive movement of water and its energy is a force to be reckoned with. 

 

Meanwhile, life finds its way into the bay in an incredible ecosystem that demands creatures who can withstand waters both briny and fresh, and temperatures freezing and at times sizzling. To live in Fundy, one must be versatile, flexible, and wily. 

 

With great pleasure, the Craft NB team were able to invite a number of Atlantic Vernacular poets and artists on a multi-day excursion to Fundy National Park. Participants included Kayla Geitzler, Sonya Malaborza, Renata Britez, Ali Murphy, Jaqueline Bourque, and Ralph Simpson. Craft NB support staff Fatema Pagdiwala, Anne Stillwell, and Emily Rioux organised and documented the experience. After quick introductions in the Salt and Fir Centre at Fundy HQ, Atlantic Vernacular curator Gillian Dykeman facilitated opening activities in Herring Cove. Our gracious hosts included park staff and interpreter Dan Sinclaire, as well as researchers rehabilitating the Atlantic Salmon population. The artists and poets paired up for new collaborative works in response to their experiences at Fundy. 

 

The excursion included rich interactive experiences along the shore and into the park’s trail system. Dan Sinclair lead a tour of the intertidal zone, and introduced artists to the resilient species therein. Later, there was a night hike through the forest, also facilitated by Dan. In the following days, participants had the privilege and pleasure of attending the release of salmon at Upper Salmon River, and on the final morning attended the Alma Fleet Launch as fishers marked the beginning of a new lobster season. Throughout the excursion, Dan was an amazing resource who tirelessly answered our curious crew’s questions. His guidance and interpretation offered incredible facts about the life of the amazing Fundy coastal ecosystem and forests.

À propos du projet

Le parc national Fundy est un trésor unique en son genre, situé sur les rives de la baie offrant les marées les plus hautes du monde. La magnifique forêt de Fundy, qu’on peut explorer grâce à un réseau de sentiers, est peuplée d’une faune diversifiée. Pour beaucoup de gens, les divers paysages du parc Fundy sont des endroits spéciaux fourmillant de souvenirs accumulés au fil du temps. Les marées qui remontent sur les côtes de la baie de Fundy sont les plus hautes du monde; deux fois par jour, elles déversent sur les côtes une énorme quantité d’eau (15 mètres) qui se retire ensuite inlassablement dans le tumultueux océan Atlantique. Ce mouvement massif de l’eau et l’énergie déployée constituent une force formidable sur laquelle il faut compter. Par ailleurs, la vie se développe dans la baie au sein d’un incroyable écosystème où ses habitants doivent être capables de supporter des eaux tantôt salées, tantôt fraîches, par des températures glaciales et parfois étonnamment chaudes. Pour vivre à Fundy, il faut être une créature prodigieusement adaptable et ingénieuse.

 

C’est avec grand plaisir que l’équipe de Métiers d’art NB a pu inviter un certain nombre de poètes et d’artistes vernaculaires de l’Atlantique à une excursion de plusieurs jours au parc national Fundy. Au nombre des participants, citons Kayla Geitzler, Sonya Malaborza, Renata Britez, Ali Murphy, Jaqueline Bourque et Ralph Simpson. L’équipe de soutien administratif de Métiers d’art NB, composée de Fatema Pagdiwala, Anne Stillwell et Emily Rioux, a organisé l’expérience et l’a documentée. Après de rapides présentations au Centre Sel et sapin du secteur de l’Administration du parc, la commissaire de Vernaculaire Atlantique, Gillian Dykeman, a animé les activités d’ouverture à Herring Cove. Nous y avons été gracieusement accueillis par des membres du personnel du parc et par l’interprète Dan Sinclair, ainsi que par des chercheurs chargés de restaurer la population de saumons de l’Atlantique. Les artistes et les poètes se sont jumelés pour créer ensemble des œuvres inédites en réponse à leur vécu au parc national Fundy.

 

Parmi les excursions proposées dans le parc, il y avait de riches expériences interactives le long de la côte et dans le réseau de sentiers. Dan Sinclair a ainsi dirigé une visite de la zone intertidale et a présenté aux artistes les espèces résilientes qui y vivent. En soirée, il y a eu une randonnée nocturne dans la forêt, également animée par Dan. Les participants ont eu, au cours de ces quelques jours, le privilège d’assister au lâcher de saumoneaux dans la rivière Upper Salmon et, le dernier matin, ils ont assisté au départ en mer de la flottille de pêche d’Alma, pour le début d’une nouvelle saison de pêche au homard. Tout au long de l’excursion, Dan a été une ressource extraordinaire qui a patiemment répondu aux questions de notre groupe toujours assoiffé de savoir. Notre bande a ainsi pu découvrir des faits incroyables sur la vie qui bat dans cet étonnant écosystème côtier et dans les forêts de Fundy. 

 

Alison Murphy

Trophic Cascade

Released on a quest, kin to shimmering light, the Atlantic Salmon swim upstream and impact this landscape in ways far greater than we’d imagined. An afternoon spent knee-deep in the rushing waters, shaded by trees, dappled by light, touching the scales, bidding the Salmon safe passage, underscored  just how finite the balance of nature truly is.

 

Trophic Cascade 

Le saumon de l’Atlantique relâché en vue de sa réinsertion dans son habitat original, remonte le courant en un éclair chatoyant et a sur ce paysage un impact bien plus grand que tout ce que nous pourrions imaginer. Un après-midi passé à patauger jusqu’aux genoux dans les eaux tumultueuses, tantôt à l’ombre des arbres tantôt baignés de lumière, nous effleurons les écailles des saumons et leur souhaitons de remonter vers l’amont en toute sécurité. C’est ainsi que nous pouvons pleinement apprécier la précarité de l’équilibre de la nature. 

 

Ralph Simpson

Basket Collection (Aqua Weave & Cedar and Salmon)  

Mimicking the patterns woven by the Atlantic Salmon as they ascend the rocky steps of their home river, navigating their way from salt to fresh. Various food chains suspended in the thermoclines from the Bay of Fundy up the Little Salmon River, oblivious to the Cedar and the Black Ash trees that protect the journey. 



Collection de vannerie (Aqua Weave & Cedar and Salmon)   

Ces paniers évoquent les motifs tissés par le saumon de l’Atlantique en remontant le parcours rocailleux de sa rivière natale dans sa course pour migrer des eaux salées aux eaux douces. Diverses chaînes alimentaires sont suspendues dans les thermoclines de la baie de Fundy jusqu’à la rivière Little Salmon. Les cèdres et les frênes noirs qui bordent la rivière sont à la fois les témoins et les protecteurs du périple du saumon.

Jacqueline Bourque

Jacqueline Bourque

The reintroduction of endangered Inner Bay of Fundy Salmon to Upper Salmon River restores the connection of the forests and the ocean that was lost when human-built dams blocked the salmon migration. As large animals feed on the salmon and carry it into the park the nutrients in the salmon will be distributed far from the river. The salmon is made from colours of the trees, flowers, and small animals that will all benefit from it’s rejuvenation.

 

Jacqueline Bourque

La réintroduction dans la rivière Upper Salmon du saumon de l’intérieur de la baie de Fundy, qui jusque-là était une espèce en voie de disparition, rétablit le lien entre les forêts et l’océan. Or, ce lien avait été perdu en raison des barrages (érigés par les humains) qui bloquaient la migration du saumon. Comme les gros mammifères se nourrissent du saumon et le transportent dans le parc, les nutriments contenus dans le saumon seront dispersés loin de la rivière. Le saumon reflète la couleur des arbres, des fleurs et des petits animaux qui tous bénéficieront de son rétablissement dans son habitat original. 

 

Sonya Malaborza

Sur la haute rivière aux saumons

Sonya Malaborza


Suis-moi le long de cette pente abrupte, nous irons à la rivière. 

Sur une berge isolée tout au fond du ravin, une antenne s’élève vers l’horizon. Longtemps la crue l’a tassée, jusqu’à la faire poser plusieurs mètres plus haut. On sous-estime la force de l’eau qui gronde.

Les courants qui façonnent les méandres de ce réseau bousculent les galets qui croulent sous nos pieds. Rien n’est permanence ici, tout est dialogue. 

Plus en aval, les vestiges d’un ancien barrage sont le fantôme matériel d’une époque où la force du débit entraînait d’énormes billots.

La surface sinueuse de cet affluent cache une autoroute insoupçonnée. Foulée autant par des bottes que des nageoires ces dernières années, c’est le lieu du départ et de l’éternel retour des saumons nés à l’intérieur de la baie de Fundy. 

Les cousins de cette espèce suivent les courants de l’Atlantique Nord et s’aventurent aussi loin que les îles Féroé. Mais les saumons de cette rivière sont guidés par un autre mouvement, et pour des raisons qui restent mystérieuses, survivent mal en mer. De la quarantaine de tributaires situées entre le fleuve Saint-Jean et le bassin de Minas, la majorité n’accueille plus de saumons.

Vois-tu ces mains tantôt tremblantes, tantôt confiantes, qui enfoncent dans la chair les repères nécessaires pour ramener un poisson dépérissant ? Ce sont celles des biologistes. Quand l’ordre du monde inflige des lésions, on compose comme on peut avec les cicatrices.

J’aurais voulu voir avec toi la silhouette métallique du tourniquet qu’on installe ici chaque printemps juste avant le tournant. Flottant sur son radeau et suspendu à des cordes pour résister au courant, le tambour capture des saumoneaux en route vers la mer. 

J’imagine cette même rivière traversée de part en part par des filets de seine. La pêche a-t-elle été bonne ici, prenait-on la peine de s’y rendre ? Aujourd’hui, les mailles servent à prendre des poissons qu’on relâche aussitôt. Aux mêmes outils, on trouve d’autres utilités.  

L’automne, les saumons remontent à la nage le terrain accidenté, guidés par la force de l’instinct. L’antenne sur la berge vibre à chaque passage, annonçant leur retour avec fanfare.

C’est ici encore qu’intervient toute une équipe, chargée cette fois de rapporter des poissons élevés dans une enceinte au large de Grand Manan. Transportés d’abord dans de grandes cuves puis à bout de bras dans de vieilles chambres à air, les saumons sont versés doucement dans la rivière. Au contact de l’eau, chacun s’immobilise un moment avant de remonter vers la frayère, comme si la route était tracée d’avance.

Dans quelques jours, des corps bienveillants en combinaison de plongée traverseront les eaux limpides pour chiffrer l’ampleur du mouvement migratoire. Ils croiseront peut-être en chemin un botaniste ou deux tapis dans l’ombre d’un bosquet perdu ou grimpé sur une paroi rocheuse.

Le passage de ces saumons sur toute la longueur de cette rivière a un impact radiant. Au-delà de leur simple présence, ils portent dans leur sillage des fragments d’autres habitats. Dans leurs allées et venues entre les eaux douces et la mer, ils font fi des frontières, les rendent plus vaporeuses. 

J’ai l’impression d’y lire une parabole sur le rôle de l’être erratique, une leçon aussi sur l’équilibre fragile du monde.

On the Upper Salmon River

Sonya Malaborza


Come with me down this steep incline, we’ll head to the river together. 

On a bank at the base of this remote ravine, an antenna stretches out to the horizon. It was knocked down several times by the rising river before being set up many metres higher. We tend to underestimate the power of thundering water.

The currents that shape this meandering network jostle the rocks rolling under our feet. Nothing is permanent here, it’s a place of dialogue. 

Further downstream, the remains of a dam are the material ghost of a time when logs were dragged by the river’s flow. 

The winding surface of this tributary hides an unsuspected highway which in recent years has been travelled as much by boots as by fins. This is a place of everlasting departures and returns for the Inner Bay of Fundy Salmon. 

Near relatives of this fish follow the North Atlantic currents as far as the Faroe Islands. But the salmon in this river are guided by an altogether different instinct, and for some unknown reason, they struggle to survive out at sea. Of the more than forty rivers that empty into the Bay of Fundy between the St. John River and the Minas Basin, most are largely salmon-free. 

See these hands pressing necessary markers, sometimes trembling, sometimes with confidence, into the flesh of this imperiled fish? They belong to the biologists. When the order of the world causes injuries, we deal with the scars as best we can. 

I would have liked us to see the metal shape of the smolt wheel set up here each spring near a bend in the river. Floating on its raft and anchored to ropes to hold fast against the current, the drum captures smolts on their way out to sea. 

In my mind, I can see this river crisscrossed with seine nets. Was the fishing good in this place, did people bother to venture out this far? These days, the nets are used to monitor traffic, and the fish are released as soon as they’re caught. Sometimes our tools take on other uses.  

In the fall, the salmon swim their way up the rugged terrain, guided by strong instinct. The antenna perched up on the river bank vibrates with each passing fish, loudly calling out their return.

Here again, a whole team gets involved, this time bringing back salmon raised in enclosures off Grand Manan. Trucked up in large vats and trudged down by hand by way of old inner tubes, the fish are gently poured into the river. As they enter the water, each one stops for a moment before heading up to the spawning ground, as though their route had been mapped out ahead of time.

In a few days, benevolent bodies wrapped in wetsuits will cross the river’s clear waters to gauge the scale of migration. They might cross paths with a botanist or two lurking in the shadows of a faraway grove or climbing a rock face.

The salmon’s transit along the length of this river has a radiant impact. Beyond the simple fact of their presence, they carry fragments of other habitats in their wake. In their comings and goings between fresh water and the sea, they disregard borders and make them more vaporous.

The story of the salmon’s return feels like a parable of sorts about the role of the erratic being, a lesson on the fragile balance of this world.

Timeless Tides invites viewers to reflect on how we experience time and its impact on our lives. Fundy tides, wind and seagulls are captured to preserve singular moments in the natural world and place the viewer in those unique moments.

Busy lifestyles keep us from fully engaging with the present so that it becomes difficult to connect. The artist attempts to fill in missing time and space using viewers’ physical experiences, both ephemeral and vague, urging viewers to reconsider how they live in each moment.

The audio poem was composed to capture the loss of living outside the present moment. Echoing Fundy tides and bird calls, it asks, who are we without archiving; is fulfilment only possible with connection?

Timeless Tides invite les spectateurs à réfléchir à la façon dont nous faisons l’expérience du temps et à l’impact du temps sur nos vies. Les marées de Fundy, le vent et les mouettes sont capturés pour préserver des moments uniques dans le monde naturel et placer le spectateur au cœur de ces moments uniques.

Nos modes de vie trépidants nous empêchent de nous engager pleinement dans le présent, si bien qu’il devient difficile de se connecter. L’artiste tente de compenser les pertes de temps et d’espace en utilisant les expériences physiques, à la fois éphémères et vagues, des spectateurs les incitant à reconsidérer la façon dont ils vivent chaque instant.

Le poème audio a été composé pour illustrer la perte ressentie quand on ne vit pas le moment présent. Faisant écho aux marées de la baie de Fundy et aux cris des oiseaux, il pose la question suivante : qui sommes-nous sans tous ces moments archivés? L’épanouissement est-il seulement possible avec la connexion?

 

Renata Britez

Artist | Artiste

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Kayla Geitzler

to the wrack line

Kayla Geitzler

my lips part for your name
my lips part for your name

sandbars narrow and reach out while
longing etches itself in plovers’ tracks

shadows of bank swallows tongue
to tongue we glide to the wrack line

though our moments flow away from us
though these hours draw away

are you content?
are you content?

my love

night {unto night}

you will need a skiff
look for lapstrake in my bones

you will need an oar
reach between my ribs  

my spine is sun-bleached 
and sere my shoulder is keel 

follow my	current
follow my	current

as these hours draw away from us
as our moments flow away

my love
my love

which takes down
our slipping forms

who records 		you
who records 		you

day {unto day}

as these hours draw away from us
as our moments flow away 

my love

why am I not content? 
when will I be content?

gloamings of pine martens
we glide motionless through flark

among this drowned forest
these ghost spruce moored hip high

my love

though my lips part for your name
though my lips part for your name

these hours draw away from us
our moments flow away


jusqu’au varech

Kayla Geitzler

mes lèvres s’entrouvrent pour ton nom
mes lèvres s’entrouvrent pour ton nom

les barres de sable s’étrécissent et s’étendent tandis
que le désir s’inscrit dans les traces des pluviers

ombres d’hirondelles de rivage
langue à langue nous planons vers la ligne de varech

même si nos moments défilent
même si les heures sont emportées

est-ce le bonheur?
est-ce le bonheur?

mon amour

la nuit {jusqu’à la nuit}

tu auras besoin d’un esquif 
cherche le bordage dans mes os

tu auras besoin d’une rame
prends-en une dans mes côtes

mon épine dorsale blanchie par le soleil
et mon épaule usée seront la quille

suis mon	courant
suis mon	courant

alors que les heures défilent
que nos moments partent au large

mon amour
mon amour

qui décroche
nos formes glissantes

qui t’enregistre
qui t’enregistre

le jour {jusqu’au jour}

alors que ces heures défilent
que nos moments partent au large

mon amour

pourquoi n’est-ce pas le bonheur? 
quand connaîtrai-je le bonheur?

au crépuscule des martre des pins
nous planons sans bouger dans les dépressions

dans cette forêt inondée
ces sapins fantômes arrimés à la hauteur de nos hanches

mon amour

même si mes lèvres s’entrouvrent pour ton nom
même si mes lèvres s’entrouvrent pour ton nom

ces heures nous échappent
nos moments sont emportés

Salmon Run | Montaison du saumon

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